Les maisons de repos ont payé un lourd tribut à la vague de covid-19 en 2020-2021. Cette pandémie a mis en lumière plusieurs problématiques.

Les médecins : communiquer, collaborer

Il y a une réelle plus-value apportée par le regard médical des MG extérieurs à la MR/MRS. C’est un regard complémentaire à celui des MCC (médecin coordinateur et conseiller) et une amélioration de la collaboration entre MG et MCC ne peut qu’être bénéfique aux patients.

De même il y a un intérêt évident à préserver la collaboration du trio généraliste/personnel soignant/famille et à intensifier celle avec les gériatres dans un échelonnement des soins respectant les missions de chacun. Tout cela en n’oubliant jamais le maintien de la liberté de choix des patients et des MG.

La fin de vie : prévoir …

Il est indispensable que soient établis de manière beaucoup plus systématique des « projets thérapeutiques » pour gérer la fin de vie, de manière anticipative et en accord avec les résidents et les familles. Établis dès l’entrée en MR/MRS, ces projets doivent être revus pendant le séjour lors de changement de situation, reconnus et valorisés. Le projet thérapeutique reflète les souhaits de fin de vie du patient. Il permet d’éviter les traitements dépourvus de sens. Il améliore la cohérence de la prise en charge et de la communication au sein de l’équipe et de la famille.

L’accès aux soins palliatifs doit être facilité par une intensification de la formation du personnel soignant de la MR/MRS et par l’accès aux équipes spécialisées de soins palliatifs.

La planification anticipée des soins ou Advance Care Planning (ACP) aussi en MR/MRS est une des façons de garantir la qualité des soins palliatifs et donc la qualité de vie des patients atteints d’une maladie incurable. En ambulatoire, une nouvelle prestation a été créée (code 103962 – forfait de 93,41 €) pour la planification anticipée des soins et est en vigueur depuis le 01/11/22. Cette prestation, facturable en TP une fois au cours de la vie du patient, comprend l’évaluation du niveau palliatif de votre patient (sur base de l’échelle PICT), l’entretien et la rédaction de l’ACP, des discussions multidisciplinaires, ainsi qu’un enregistrement et le partage des données.

Les soins

Dans les soins aux personnes âgées et en situation de handicap, ce sont le degré d’autonomie et la comorbidité qui doivent être pris en compte de manière prioritaire, l’âge et le handicap ne peuvent en aucun cas être déterminants.

La médication doit être adaptée selon le principe « start and stopp » pour éviter la iatrogénicité. La collaboration avec le pharmacien, de préférence proche géographiquement, est indispensable pour améliorer l’analyse du schéma thérapeutique.

Il est nécessaire que les logiciels des MR/MRS respectent les labellisation des DMI, la synchronisation des traitements et l’envoi des ordonnances par voie électronique

Le personnel soignant et les paramédicaux

Il est nécessaire d’améliorer les conditions de travail du personnel soignant et des paramédicaux, partenaires indispensables dans le cadre de la multidisciplinarité.

Nous insistons également sur la formation à la gestion collective des risques. Notre société doit se préparer à des évènements catastrophiques, si rares soient-ils.

Les visites en MR/MRS : ne pas rebuter, valoriser

Le GBO revendique la révision du tarif des visites à domicile dans les MR/MRS : ces visites sont allongées par le contact nécessaire avec le personnel soignant pour assurer la cohérence des buts poursuivis et éviter la souffrance de ces soignants déjà bien malmenés.

Les visites doivent être considérées financièrement comme visites à une personne, considérant la chambre comme le domicile de chaque résident. Une valorisation particulière de ces visites doit être envisagée, visites aujourd’hui trop souvent refusées par les MG et privant les patients du regard extérieur nécessaire.

La profession devra s’interroger à propos de la répartition équitable de ces visites sur le plus grand nombre d’épaules de MG.