Le GBO déplore les propos de la ministre dénigrant la légitimité des syndicats vu le faible degré de participation des médecins aux élections syndicales. Au-delà des querelles, nous sommes frappés par le mépris et l’arrogance institués comme forme de gouvernance qui a caractérisé toute cette législature, cela est d’autant plus dommageable que partout dans le monde les formes démocratiques et participatives du pouvoir sont remises en question par des attitudes autoritaristes.

Notre système de santé s’est élaboré sur base de concertation dans laquelle, au sein de l’assurance maladie invalidité, patrons et syndicats de travailleurs, mutuelles et syndicats médicaux ont pu élaborer un système de santé remarquable par son équité, permettant à chacun de pouvoir se soigner dans de très bonnes conditions. Si les débats sont animés, l’ensemble des décisions reflète un désir d’améliorer le bien commun. Nous pensons que la meilleure façon de gérer des problèmes complexes est d’instaurer le dialogue même si les critiques sont parfois pénibles à entendre, elles doivent être prises en compte pour des résultats optimum. Les régimes autoritaires s’empressent de supprimer toutes les structures intermédiaires, ce qui les rend isolés de la réalité, et cela donne très rarement de bons résultats.

Le ministère de la santé a dénié très tôt le droit à la parole aux cercles, organisateurs reconnus des gardes pour imposer des visions hospitalo-centriques, il a ensuite supprimé l’organe de concertation sur les gardes médicales qui existait au sein de l’INAMI pour le remplacer par une chambre d’entérinement. L’e-santé a fait l’objet d’une même politique menée à la hussarde, avec des échecs marquant (l’e-prescription) des départs anticipés à la retraite. Le KCE, centre d’expertise reconnu, a fait l’objet d’attaque sous prétexte de refonte, mais qui avait aussi le défaut d’être indépendant des lobbies.

Par ailleurs, le GBO peut se targuer d’avoir une excellente pénétration chez les généralistes, et de rassembler au sein du Cartel 40 % des généralistes pour une participation de 50% des généralistes actifs. Il est vrai que nous avons pris le risque de déplaire…

Nous comprenons bien qu’il est électoralement très payant de se montrer comme puissant et fort, cela rassure. Dans un climat politique qui exacerbe les peurs, nous sommes consternés du mépris des partenaires. Les syndicats médicaux disposent de très peu de moyens, notamment pour expliquer leurs actions, des médecins en pleine activité sacrifient des soirées et des loisirs à essayer d’améliorer les conditions de la pratique, ce qui a des conséquences directes sur la qualité des soins.
Nous méritons mieux que l’invective, qui comme dit Lao Tseu déshonore celui qui la profère.

Contact :

Dr. Lawrence Cuvelier, Vice-Président du GBO : 0476/96 16 30
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