Une stratégie de vaccination qui ne tient pas assez compte de la médecine générale
Pour rappel, la Conférence interministérielle de la Santé avait décidé, la semaine dernière, de maintenir la stratégie de vaccination prévue en donnant la priorité aux patients à risque présentant des comorbidités.
Cette décision avait été prise contre l’avis de la majorité des médecins généralistes, qui trouvaient préférable d’opter pour une approche selon les tranches d’âge. En effet, vacciner la population par tranche d’âge en commençant par la plus élevée permettait aussi de cibler prioritairement les personnes les plus à risque, les plus âgés étant aussi très souvent les personnes présentant le plus de comorbidités.
Cette solution simplifiait aussi les procédures compliquées à mettre en œuvre et basées tout de même sur la transmission de données de santé.
Le GBO attend en tout cas avec impatience l’avis de l’Autorité de protection des données sur ces procédures qui impliquent d’importants transferts de données. Le Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique déclarait lui-même ce mardi 9 février en Commission Santé de la Chambre : « En tout cas, cet avis est crucial. ».
Par ailleurs, et malgré des demandes réitérées, notamment par le Collège de médecine générale, il n’y a toujours pas de représentants de la médecine générale dans la Task Force Vaccination.
Comme n’est toujours pas clairement planifiée l’organisation de la vaccination dans le cabinet du généraliste pour des patients qui, pour des raisons de mobilité, n’ont pas la possibilité d’aller se faire vacciner dans les centres.
Le déploiement d’équipes mobiles ne suffira pas pour ces patients car la relation de confiance qu’ils ont avec leur médecin traitant est primordiale pour garantir la vaccination du plus grand nombre possible.
Ce sera encore plus vrai lorsque débutera la phase de vaccination de l’ensemble de la population.
Dans un commentaire qu’il donnait à la RTBF (Cliquez ici) sur le baromètre publié ce 11 février dans Le Soir et les journaux du groupe Sudpresse (baromètre Covid réalisé par l’Université de Gand, l’UCLouvain et l’ULB), le Dr Pierre Drielsma, Secrétaire général adjoint du GBO, déclarait : « Je pense que si les autorités veulent des taux de vaccination plus importants, il faudra passer par des vaccinations à domicile ou au cabinet des généralistes. Je pense que cela augmentera le taux. Cela suppose bien sûr des vaccins qui tiennent au frigo« . Ce baromètre de la motivation des Belges indique d’ailleurs clairement que la population fait confiance à son médecin : les médecins sont n° 1 du capital confiance des Belges !
Le GBO demande donc avec insistance que la médecine générale soit, rapidement, plus et mieux entendue dans la mise en œuvre de cette stratégie de vaccination !