Phénomène en aggravation ou, plus vraisemblablement, langues qui se délient ? Toujours est-il que le GBO est de plus en plus souvent interpelé par des assistants en  médecine générale rencontrant des problèmes avec leur maître de stage. Sensibilisé, il œuvre à l’ouverture d’un forum de témoignages et d’une cellule guidant les jeunes concernés vers les structures d’aide et d’écoute existantes. Les jeunes, voire les mentors dans le même cas.

En toute vraisemblance, les stages qui se passent mal, cela existe depuis longtemps. Mais il apparaît qu’il est extrêmement difficile d’en parler dans sa propre université, par exemple. Les jeunes s’entendent conseiller de patienter. « C’est juste un mauvais moment à passer ». Mais, petit à petit, on pose plus fréquemment la question de savoir comment ils vivent ce bout de route professionnelle parcouru avec leur mentor. Ceci explique sans doute cela, on autorise l’expression…

Les difficultés dont le GBO a eu vent concernent notamment : 
•  les heures de travail : des assistants doivent se plier à des horaires découpés, assumer des prestations au-delà de ce qui est notifié dans le vade-mecum du CCFFMG (le Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale), lui-même rédigé sur base de la loi, avec une limitation de la durée de travail hebdomadaire à 38 à 48 heures ;
•  la supervision : certains assistants regrettent que les contacts avec le maître de stage soient insuffisants, ou de recevoir des explications fantaisistes, s’écartant parfois totalement des recommandations actuelles ;
•  les gardes : des assistants déplorent ne pas avoir de possibilité de récupération, ou d’être mobilisés pour des prestations de garde ‘patientèle’ non comptées dans le temps de travail ;
•  le plan relationnel : il y a des rapports assistant-maître de stage qui se dégradent, générant un climat de travail insupportable. Plus grave, des cas de harcèlement moral et/ou sexuel ont également été portés à la connaissance de notre syndicat.

Le contexte de la double cohorte va, en toute logique, augmenter le nombre de situations problématiques. Le spectre de la balle dans le pied ? Actuellement, les dispositifs mis en place pour y remédier (comme la cellule de médiation universitaire ou la
commission d’agrément des maîtres de stage…) montrent leurs limites.
Des assistants rapportent des cas de minimisation de leurs plaintes, tempérées à renfort de « mords sur ta chique, c’est bientôt fini … ».

Par ailleurs, pour un assistant, dévoiler des choses accablantes sur un maître de stage qui a autorité sur son propre avenir, puisqu’il sera amené à lui mettre une cote pouvant conditionner son parcours, ce n’est pas une démarche aisée. Et si, par la suite, on lui mettait des bâtons dans les roues… ? La crainte de se tirer une balle dans le pied est forte.

A vrai dire, l’omerta qui en découle est aussi à l’œuvre dans les spécialités – certaines souhaitent que le linge sale soit lavé en famille, au sein de la branche elle-même. Qui va oser se plaindre quand sa future carrière peut dépendre d’une niche aussi réduite ? Si c’est pour griller son avenir dans le circuit…
Pas simple, donc.
Par ailleurs, chaque instance contrôle « son » bout du problème, et renvoie la balle aux autres pour le reste. Un ping-pong fort éloigné d’un fonctionnement approprié.
Enfin, la fréquence des réunions de ces instances est sans doute trop espacée, et chacune dépend de niveaux de pouvoirs différents (fédéral pour la commission d’agrément des maîtres de stage, communautaire pour l’agrément des médecins généralistes et des plans de stage).

 Les suggestions du GBO

Le GBO travaille à la création
•  d’un « forum pour les assistants ». Il s’agit d’un point de chute web,
actuellement en cours de finition, où un futur MG pourra déposer son témoignage par rapport à un problème rencontré en cours d’assistanat, quel qu’il soit.
•  d’un service de soutien, en son sein, qui orientera les jeunes concernés vers les structures d’aide et d’écoute existantes, en fonction de la nature de leur(s) problème(s). En effet, il n’y a pas trop de portes d’entrée pour maximiser les chances qu’une souffrance ou une plainte soit entendue et traitée.

Le GBO est heureux que le Conseil supérieur des médecins spécialistes et des médecins généralistes se soit également emparé de la problématique et qu’il songe à définir des procédures à appliquer aux cas graves.

Il faudrait que des dysfonctionnements ou conflits avérés – des problèmes de harcèlement par exemple – « sortent » du giron médical, ne soient pas juste examinés par des instances directement impliquées dans le processus d’apprentissage. Dans les autres secteurs d’activité, des règles sont d’application devant des situations hypothéquant le bien-être au travail. Des tiers, des professionnels expérimentés, sont désignés pour intervenir (conseiller en prévention ou médecin du travail, délégué, juriste…).

Lisez l’entièreté de notre publication Grain à Moudre dédiée à la formation des stagiaires et des assistants ici 

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