Burnout – Syndrome d’épuisement professionnel

UN GÉNÉRALISTE SUR DEUX EN RISQUE DE BURN-OUT ! UN CHOIX DE SOCIÉTÉ ?

Dans un monde devenant de plus en plus complexe, le sentiment d’insécurité grandit chez les MG, au risque de leur désengagement relationnel par une « démission silencieuse ». Les explications ne manquent pas.

  • Les études de médecine sont trop peu adaptées aux réalités humaines rencontrées dans la pratique avec peu de cours de santé publique et de sciences humaines comme l’anthropologie médicale
  • Les rapports entre patients et médecins ont changé. Les patients sont souvent manipulés par une information qui met en avant l’hyper-technicité de la pratique médicale
  • Le manque de collaborations structurées entre médecins handicape les suivis
  • La marchandisation de la médecine en pervertit l’esprit
  • Les médecins sont confrontés à un excès de travail dans une société qui revendique un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le partage des tâches y compris des charges familiales, sans oublier des honoraires insuffisants
  • La délégation aux médecins de la gestion des conséquences médicales et sanitaires de la dégradation sociale et environnementale est exigée au moindre coût.
  • La surcharge administrative confisque une part appréciable du temps de soins.

Propositions du GBO

Pour améliorer la situation …

  1. Des études de médecine (universitaires et continues) ciblées sur la MG, avec une formation scientifique alliée à quatre piliers : approche relationnelle, réflexions sociales, éthiques et politiques de santé pour donner au travail un sens individuel et collectif équilibré
  2. Une promotion publique des compétences et de l’utilité de la MG
  3. Une simplification administrative pour réduire le sentiment souvent d’absurdité des mesures exigées
  4. L’octroi de moyens suffisants à une politique de prévention pour soulager la charge de travail curatif ou trop souvent « palliatif », source de découragement du MG
  5. La limitation du champ commercial de la pratique médicale, qui se télescope avec l’idéal premier du MG
  6. La promotion de la collaboration entre MG (réseau, pratique de groupe…) pour favoriser le partage des expériences et permettre à chaque MG de ne pas dépasser ses propres limites en termes de charge de travail, d’horaires déraisonnables, de nombre démesuré de patients suivis (= prévention du burn-out, facteur de bien-être et contribuant à la garantie de qualité des soins)
  7. Le financement correct de l’investissement des MG dans d’autres activités utiles à la profession et à la prise personnelle de recul : recherche, syndicalisme, cercles, formation continue en journée,…
  8. L’organisation collective du métier : cercles, postes de garde… pour une garde « soutenable » financièrement et en termes de récurrence

Et plus particulièrement

  1. L’ intégration des cercles dans un processus d’aide personnalisé au MG en burnout pour
    • organiser une solidarité qui permettra la fermeture momentanée du cabinet pendant l’incapacité de travail s’il s’agit d’un médecin travaillant en solo.
    • mettre à disposition un médecin spécialisé en burnout et/ou un coach professionnel.
    • promouvoir des activités liant l’utile à l’agréable afin de partager ses expériences professionnelles et relationnelles.
  2. La promotion des groupes Balint qui donnent l’opportunité aux MG de partager entre pairs les difficultés et les joies du métier, avec l’apprentissage de la gestion des conflits.
  3. L’amélioration du financement mixte (acte et forfait) pour rompre « la course à l’acte » et travailler plus « cool ». (Cf. New Deal)
  4. La reconnaissance de la dépression et du burnout comme maladies professionnelles à prendre en compte par les assurances. Assurance d’un revenu garanti pour les ITT de longue durée.
  5. La promotion du sujet « burnout » pour les GLEM, pour amener le généraliste malade à l’occasion du GLEM à se voir comme atteint de burnout : le déni est fréquent.
  6. Le maintien du contact du maître de stage avec ses anciens assistants pour maintenir un lien de soutien et désamorcer le burnout, une sorte de parrainage pour les jeunes médecins qui se prolonge après les 3 ans de formation.
  7. L’apprentissage à se prémunir des agressions, à les anticiper et à les désamorcer. L’organisation de son lieu de travail pour diminuer les risques.