Les meilleurs soins, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au meilleur moment, au juste coût !

Le GBO est convaincu que les deux syndicats ont intérêt à poursuivre cet exercice de clarification et à reconnaître le rôle joué par chacun d’eux. C’est à cette condition que l’ensemble des MG pourra émettre un vote réfléchi : le caractère démocratique des élections syndicales est à ce prix.

Passons en revue les points qui différencient les 2 syndicats :

Liberté de choix du médecin par le patient :

ABSyM : revendication qu’elle soit totale.

CARTEL/GBO : promotion qu’elle soit garantie dans le cadre d’un système de soins organisé selon le principe de l’échelonnement incitatif des soins (par exemple l’organisation de la garde par un triage évitant le recours systématique aux urgences hospitalières), soit le meilleur soin, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au moment le plus opportun et au juste coût.

Liberté diagnostique et thérapeutique :

ABSyM : revendication qu’elle soit absolue.

CARTEL/GBO : conviction qu’elle doit être régulée par ses deux corollaires : la responsabilité et la solidarité – intérêt de prendre en compte les risques de iatrogénicité individuelle (effets secondaires) et collective (ex. : résistances aux antibiotiques) et du coût individuel et collectif. Intègre le concept de responsabilité sociale du médecin.

Échelonnement des soins :

ABSyM : refus total, selon le principe que tous les médecins sont sur le même plan (estompement du concept de lignes de soins) et les patients doivent avoir accès à n’importe quel médecin de leur choix.

CARTEL/GBO : revendication d’être organisé et incité financièrement. Le recours privilégié à la première ligne de soins offre l’avantage de diminuer les interventions superflues, le recours excessif aux médicaments, améliore la satisfaction de la population, diminue les coûts collectifs (études de B. Startfield).
L’échelonnement dans la prise en charge des patients améliore la collaboration entre MG et MS.

Paiement des médecins :

ABSyM : revendication d’un paiement exclusivement à l’acte. Le syndicat s’est finalement rangé à l’idée de paiement alternatifs à l’acte, qu’il désire les plus restreints possible par rapport à la rémunération globale du médecin.

CARTEL/GBO : demande des 4 modes de paiement du médecin, que le syndicat a obtenu à contre-courant :

  • par prestation (actuellement, cela représente + 70% du revenu)
  • par patient (ex. forfait du DMG)
  • par prestataire (ex. honoraire de disponibilité)
  • par pratique (ex. impulseo)

Le GBO soutient aussi :

  • une forfaitarisation d’une grande partie des honoraires de garde
  • le forfait total en maisons médicales
  • la démarche de recherche d’une 3e voie d’organisation de la pratique généraliste et son financement, appelée New Deal.
L’indexation des honoraires :

ABSyM : défense de l’indexation linéaire. Finalement acceptation sous pression du Cartel d’implémenter le mécanisme d’une indexation différentiée.

CARTEL/GBO: revendication d’une indexation différentiée au profit des actes intellectuels. La linéarité donne le même pourcentage d’indexation à tous les actes: techniques et intellectuels. 2% de 100 € ne sont pas équivalents à 2% de 30 €. Ce mécanisme linéaire utilisé années après années a aggravé le différentiel entre la médecine générale et les spécialités qui génèrent peu d’actes techniques d’une part et la médecine spécialisée technique d’autre part.

DMG :

ABSyM : refus par peur de l’inscription et des contrôles et par refus de l’échelonnement. Acceptation finalement, de guerre lasse.

CARTEL/GBO : promotion avec force pour en faire le point de départ de l’échelonnement et le symbole de la place centrale du MG dans l’organisation des soins de santé. Le GBO continuera à revendiquer un montant nettement plus conséquent pour le DMG, au moins pour les patients atteints de problèmes de santé chroniques et/ou complexes.

Agrément du MG :

ABSyM : soutien sans condition.

CARTEL/GBO : soutien avec une demande de pouvoir répertorier les MG omnipraticiens et les médecins à activité spécifique totale ou partielle (médecins sportifs, médecins du travail, ONE, planning familial, toxicomanie,…). Intérêt : calculer la force de travail effective de l’omnipratique pour conformer le calcul des sous-quotas de MG à la réalité de terrain et éviter les pénuries. Proposition de soutenir aussi les médecins à activités mixtes pour rapatrier au moins partiellement ces médecins en pratique omnipraticienne.

Pénurie de MG :

ABSyM : refus d’accepter d’anticiper la pénurie sur le terrain et de remettre en question le numerus clausus. Le principe sous-jacent à leur démarche : « ce qui est rare, est cher » montre ici ses limites délétères pour la pratique sur le terrain et se transforme en « ce qui est rare, s’épuise » !

CARTEL/GBO : revendication depuis plusieurs années de réévaluer les besoins en santé de la population et non seulement la consommation de soins. Et de faire respecter au moins 50% de sous-quota en médecine générale et garantir suffisamment de MG sur le terrain.

Soutien aux MG en réseau, en groupe, en association :

ABSyM : refus par crainte de dilution des responsabilités des MG dans le groupe. Finalement, aujourd’hui plusieurs de leurs membres travaillent en groupe/association, le plus souvent en polycliniques.

CARTEL/GBO : promotion depuis des années car c’est une manière appropriée de partager les expériences, les difficultés, les horaires et le volume de travail. Le GBO soutient toutes les formes de pratiques (solo, groupe monodisciplinaire ou pluridisciplinaire sous le même toit, et réseau).

Conventionnement :

ABSyM : avis mitigé.

CARTEL/GBO : promotion du conventionnement libre, avec des honoraires suffisants (et donc revus à la hausse) qui devraient encourager le conventionnement. C’est la base du système actuel lié à la convention médico-mutuelliste, où les médecins sont en négociation avec les organismes assureurs.

Subsidiarité :

💡La subsidiarité permet de rapatrier en 1re ligne certaines activités de MG encombrant les 2e et 3e lignes et de faire réaliser les actes par les prestataires les plus adéquats.

ABSyM : refus par peur d’une dilution des responsabilités et de la perte d’actes traditionnellement réservés aux MG.

CARTEL/GBO : promotion d’une subsidiarité bien pensée au sein de la première ligne avec les paramédicaux et entre les lignes de soins, en respectant les principes

  • de subsidiarité : « la responsabilité d’une action, lorsqu’elle est nécessaire, doit être allouée à la plus petite entité capable de résoudre le problème d’elle-même» et
  • d’échelonnement des soins avec pour règle d’or : la profession qui prend en charge l’acte à faire doit en être tenue pour responsable, sauf ordre donné lors d’une délégation de tâche.