Des nouvelles concernant la Garde en Médecine Générale… Parce que les revendications de la profession ne se limitent pas à l’avant-projet de loi de FVDB 

Flash-info 38/25, publié le 26/06/2025

Sous l’égide du CMG, à l’initiative du GBO, les représentants de la FAGW, de la FAMGB, de l’ABSyM et du GBO ont longuement rencontré ce 20 juin 2025 le représentant du Cabinet Vandenbroucke responsable « Gardes », au sujet de la garde en Région wallonne et à Bruxelles. Les représentants des médecins généralistes veulent résoudre avec lui les sujets controversés de la garde en nuit noire, des coopérations fonctionnelles et de la revalorisation des honoraires en garde.

La garde en nuit noire

En deux mots, les généralistes revendiquent de ne plus être réveillés que pour les cas où ils sont indispensables, les cas N6 qui nécessitent un contact avec le médecin dans les 2H. Mais le Manuel Belge de Régulation Médicale (MBRM) de 2025 exige une prise en charge exclusivement pendant la garde des appels nécessitant un contact avec un médecin dans les 12H, les cas N7.

Les calculs sont rapidement faits : si un patient appelle à 5H du matin pour un appel qualifié N7, il est évident qu’il est inutile pour la profession de réveiller le médecin de garde et qu’il faut le renvoyer à la médecine générale de jour pour une prise en charge dans les 12H. Les discussions ont été ardues pour tenter de concilier l’exigence du MBRM qui nous semble sur le terrain disproportionnée, l’état des ressources humaines en garde appauvries par la pénurie de généralistes, la nécessité de préserver la qualité du travail de jour par des médecins reposés.

La question se pose alors sur la réelle possibilité d’organiser cette prise en charge (par consultation, visite, contact téléphonique) dans les 12H par le médecin traitant du patient appelant, pour épargner la nuit du médecin de garde. Et comment organiser la prise en charge dans les 12H des patients n’ayant pas de médecin traitant ?

  • Que peut proposer la profession qui travaille déjà à flux tendu ? Il nous faut convaincre les pouvoirs publics que la garde généraliste (et hospitalière) n’a pas pour mission de résoudre le problème de pénurie de généralistes. Le cercle vicieux de la pénurie, la récurrence trop importante de garde, la charge inappropriée de la nuit profonde ne peut qu’aboutir à un refus d’installation dans les territoires qui en ont le plus besoin, en particulier la ruralité.
  • Que peuvent proposer les pouvoirs publics pour assurer cette prise en charge ? Un médecin aux centrales de tri, financé et agissant sous la responsabilité de l’État?  Le soutien d’initiatives collectives comme celles qui existent déjà à certains endroits : maisons de santé pour la prise en charge de cas aigus et/ou sans médecin traitant ? Des consultations réservées, prépayées et dédiées à ces cas chez les généralistes, selon l’expérience en France ? …

Ces discussions n’ont pu être finalisées. Nous nous reverrons.

Feu les coopérations fonctionnelles.
Comme chacun sait, le projet des coopérations fonctionnelles envisageant de réunir plusieurs postes médicaux de garde (PMG) sous une même ASBL a été cassé par le Conseil d’État.
Plusieurs PMG s’étaient pourtant déjà organisés pour s’associer, démarche qui a représenté beaucoup d’heures de travail, d’énergie et de dépenses de la part des coordinateurs et des médecins. Démarche mise à l’arrêt par la décision du Conseil d’État.
Le Cabinet nous a confirmé qu’il voulait reprendre ce dossier, de façon plus souple et plus libre, pour permettre à ces projets de voir le jour, financés par les pouvoirs publics. Il a promis des discussions bilatérales à ce sujet de septembre à décembre 2025.

La nécessaire revalorisation des honoraires en garde.
La revalorisation des honoraires en garde par une augmentation de leur part forfaitaire a été approuvée par tous les bancs médicaux généralistes. Les représentants francophones insistent pour que la part forfaitaire lors de la présence en PMG soit aussi modulée selon le moment de la garde (jour, soir et nuit) et selon l’endroit (urbain, suburbain, rural moins densément peuplé). Nous en avons fait part au Cabinet. Nous espérons son soutien dans cette revendication ou du moins une initiative pour soutenir le service public de la garde dans les territoires peu peuplés en plus grandes difficultés.

Syndicalement vôtre
L’OA du GBO