
Flash-info 36/23, publié le 18/04/2023
Gardes et 1733 : la grogne légitime des généralistes et PMG wallons s’intensifie, le danger pour la population grandit
La grogne, légitime, des postes médicaux de gardes (PMG) wallons s’intensifie. Il est plus que probable que, dans les prochains jours, le terrain voudra marquer son mécontentement par des actions plus concrètes car la colère des médecins généralistes est grande et la population est en danger, surtout dans les zones où le 1733 ne remplit plus sa mission.
C’est dans ce contexte que le GBO/Cartel est intervenu en médico-mut ce lundi soir, pour dénoncer plusieurs problèmes :
- Le financement d’opérateurs extérieurs pour pallier les carences du 1733
La Centrale 1733 d’Arlon a récemment changé son mode opératoire et ne veut plus traiter qu’avec un seul référent par PMG à qui elle envoie ses messages codés (dénommés ‘xml’), alors qu’auparavant, elle contactait directement le médecin de garde.
Ce contact unique est impossible à organiser sans permanence dans un poste médical de garde. Les régions sans ouverture complète du PMG risquent donc de perdre les appels du 1733.
Alerté par le GBO/Cartel, le Cabinet a pris la mesure de la gravité de la situation et a convoqué une réunion en urgence à laquelle participaient les Drs Paul De Munck (GBO/Cartel), Luc Herry (ABSyM) et Guy Delrée (FAGW).
Un accord de principe a alors été trouvé pour travailler avec des opérateurs externes (comme Allo-Santé ou Captel) ou, bien entendu, un accueillant sur place pour ceux qui sont prêts à étendre les heures d’ouverture de leurs PMG. Un budget de 750.000 € (prélevé sur les des 16,5 M€ réservés dans le dernier accord pour le soutien à la pratique) a alors été affecté à la médico-mut pour le financement de ces intermédiaires (sociétés extérieures ou accueillants en interne) entre le 1733 et le médecin de garde.
Ce budget était surtout nécessaire pour les PMG qui n’ont pas de permanence à certains moments, notamment en semaine et/ou nuit. Mais, en fin de compte, il s’avère depuis peu que l’INAMI ne peut pas financer Captel (c’est l’opérateur retenu par tous les PMG liégeois concernés) en semaine si le PMG concerné n’organise pas de garde de semaine…
Cela ne correspond pas du tout à l’information première donnée par l’INAMI aux PMG liégeois. Information qui a poussé les PMG sans garde de semaine à solliciter le financement de Captel en semaine. Certains d’ailleurs utilisent déjà Captel depuis février, sur base de cette promesse de financement auquel ils n’ont pour finir plus droit : c’est pour le moins inacceptable sinon désespérant.
Résultats des courses : sur 10 dossiers introduits en médico-mut hier soir, 3 sont refusés et 7 voient le montant demandé solidement raboté. Avec la conséquence que sur un montant total de 504.109,88 € demandés, seuls 197.669,13 € sont acceptés. Après âpres discussions, la proposition de l’INAMI a été acceptée ‘provisoirement’ en médico-mut hier soir (sinon le risque était de reporter le processus de ce premier financement). Les montants proposés sont donc déjà acquis et devront être revus à la hausse extrêmement rapidement. Le Président de la médico-mut a promis de réunir en urgence les syndicats sur ces dossiers.
Les représentants du GBO/Cartel en médico-mut ont tiré la sonnette d’alarme et ont dénoncé cette manière de procéder et le Président de la médico-mut s’est aussitôt engagé à évoquer la question lors d’une réunion qu’il aura avec le Cabinet ce 18 avril 2023. Entretemps les PMG liégeois concernés doivent toujours faire face aux déficiences du 1733 et l’incurie des autorités met la population en danger !
Si une solution n’est pas rapidement trouvée, le GBO/Cartel devra envisager d’autres actions pour contraindre le politique à répondre, par un financement adéquat, aux besoins des PMG et de la population.
- L’incurie du 1733, qui conditionne l’avenir des futures coopérations fonctionnelles
Les nouvelles directives du 1733 sont ingérables et intenables : soyons clair, dans la plupart des régions où le 1733 fonctionnait déjà, il n’assume plus son rôle. Le manque de personnel invoqué en est-il vraiment la cause ou faut-il chercher une autre raison de ne pas vouloir réellement organiser la garde au niveau de la première ligne, pour la laisser aux seuls services d’urgences hospitaliers ?
Ce qui est encore plus interpellant, c’est que l’opérationnalité du 1733 en ‘phase 2’ (c’est-à-dire effectuant un véritable tri) sur l’ensemble du territoire est une condition sine qua non pour faire entrer en vigueur les futures coopérations fonctionnelles.
Les déficiences du 1733 mettent donc en péril le futur système des coopérations fonctionnelles.
- La gestion des dossiers ‘gardes’ en médico-mut
Il y a quelques années existait un groupe de travail ad hoc qui permettait de discuter préalablement, entre tous les acteurs concernés, des dossiers gardes devant être présentés en médico-mut.
Ce groupe a été supprimé sous la précédente législature pour des raisons que nous ignorons et le GBO/Cartel demande, depuis des années, mais sans succès, sa remise en état de marche.
Résultat : les membres de la médico-mut ont accès aux notes relatives au dossiers ‘gardes’ à l’ordre du jour de la médico-mut du lundi soir le vendredi qui précède, sur des documents en PDF à charger, a avec des calculs qu’il est impossible de reconstituer puisque ce sont des documents PDF. Les PMG concernés sont donc informés au mieux le vendredi, par le syndicat, des propositions qui sont formulées par le Service de l’INAMI en médico-mut et il est évidemment trop tard pour modifier ces propositions de l’INAMI.
Et, en médico-mut, il n’y a ni le temps, ni la possibilité de discuter du fond de dossiers individuels de postes médicaux de garde.
Le GBO/Cartel suit ce dossier de très près et devra envisager d’autres actions qui pourraient être prises dans les prochains jours par le terrain pour trouver, enfin, une solution aux problèmes des PMG !