L’aidant qualifié : une réalité sur le terrain depuis le 18/03/24

Flash-info 27/24, publié le 21/03/2024

Outre les associations de patients et d’aidants proches, le secteur de l’enseignement et, par extension, l’ensemble du secteur de l’aide sociale souhaitaient depuis longtemps que le cadre juridique d’aidant qualifié soit réglementé par la loi. C’est chose faite puisque l’arrêté royal relatif à l’aidant qualifié, publié le 08/03/2024 au Moniteur belge, est entré en vigueur ce 18/03/24, autorisant ainsi l’ « aidant qualifié » à agir sur le terrain.

Qu’est-ce qu’un aidant qualifié ?

Un aidant qualifié est une personne qui n’est pas un.e infirmier.ère, mais qui peut effectuer un ou plusieurs actes infirmiers dans le cadre de sa profession ou d’une activité bénévole, en dehors d’un établissement de soins.

L’aidant qualifié, sur respect d’un certain nombre de conditions, est protégé par la loi pour réaliser un ou plusieurs actes infirmiers bien définis dans l’intérêt des patients.

La qualité des soins restera garantie

Le médecin, l’infirmier responsable de soins généraux ou l’assistant en soins infirmiers qui délègue, devra déléguer les actes par le biais d’un formulaire d’autorisation. En tenant compte des circonstances de la situation, ils détermineront quels actes pourront être délégués et si une formation est nécessaire ou si une instruction est suffisante.

Un aidant qualifié peut agir selon une procédure ou un plan de soins établi par le médecin ou le praticien de l’art infirmier (infirmiers responsable de soins généraux ou assistant en soins infirmiers). En cas de doute ou d’incertitude, et sur la base des critères d’alerte définis, ils doivent immédiatement demander l’aide d’un médecin, d’un infirmier responsable de soins généraux ou d’un assistant en soins infirmiers.

Quelles prestations l’aidant qualifié peut-il exécuter ?

L’aidant qualifié peut, après autorisation d’un médecin ou d’un infirmier, exercer des actes infirmiers bien définis. Il s’agit de prestations comme, par exemple, administrer de l’insuline à une personne diabétique, vider une poche d’urine, etc.

Pour savoir quelles sont les prestations de l’art infirmier qui sont autorisées (sur la base d’une instruction ou d’une formation) et celles qui ne peuvent pas être confiées à un aidant qualifié, cliquez ici.

Remarque : certains actes simples qui relèvent de la vie quotidienne peuvent être réalisés par une autre personne que l’aidant qualifié (ex. : certains soins d’hygiène, prendre la température ou administrer des médicaments). Ce sont les activités de la vie quotidienne (AVQ). Ainsi, un ami, un voisin … peuvent exercer des actes infirmiers simples dans le contexte de la vie quotidienne moyennant le respect des conditions énoncées dans la législation. Attention, ces actes peuvent, dans certaines situations spécifiques, plus délicates ou complexes, quand même requérir l’intervention d’un professionnel de santé.

Quel est le rôle des médecins généralistes pour autoriser un aidant qualifié ?

Le médecin ou l’infirmier donne l’autorisation à l’aidant qualifié après évaluation de l’état de santé du patient, et définit ce que l’aidant qualifié peut faire et dans quelles circonstances. L’autorisation ne s’applique qu’à un seul patient.

Le professionnel de santé s’assure que l’aidant qualifié dispose de la compétence nécessaire pour exécuter les prestations correctement et en toute sécurité. Il détermine si les prestations que doit accomplir l’aidant qualifié nécessitent une instruction ou une formation.

Le professionnel de la santé délivre un document d’autorisation à l’aidant qualifié (Formulaire d’autorisation sur base d’une formationFormulaire d’autorisation sur base d’une instruction). Ce document contient :

  • l’identité du patient
  • en cas de délégation via formation : l’identité de la personne qui reçoit l’autorisation
  • les prestations techniques autorisées
  • la durée de l’autorisation
  • les éventuelles conditions complémentaires et les critères d’alerte éventuels que le médecin, l’infirmier responsable de soins généraux ou l’assistant en soins infirmiers a constaté pour l’exécution des prestations techniques
  • les conditions pratiques de la concertation entre l’aidant qualifié et le professionnel de soin qui donne l’autorisation.