Flash-info 33/23, publié le 30/03/2023

La presse grand public a relayé fort hâtivement un communiqué Belga annonçant que la CIM Santé avait décidé le 22/03/23 d’abandonner le port du masque obligatoire dans les soins de santé. Les gros titres, évocateurs ⁽¹⁾, ont donc amené la population à conclure rapidement qu’il ne fallait plus porter (du tout) de masque dans les établissements de soins.

Frank Vandenbroucke, ministre fédéral des Affaires sociales et de la Santé publique : “Après trois ans, je suis heureux que nous puissions supprimer l’obligation générale de porter le masque partout et tout le temps dans le secteur des soins, et la remplacer par un plan axé sur une utilisation ciblée.” – “Évidemment, il ne faut pas oublier que le masque reste particulièrement utile pour empêcher la transmission des virus (pas uniquement le Covid), certainement dans un hôpital, ou lorsque vous allez chez le généraliste, par exemple, et que vous vous trouvez dans la salle d’attente avec d’autres personnes malades.” – “Dans le contexte actuel, le port du masque est fortement recommandé dans toutes les interactions entre patients, ou entre patients et prestataires de soins. Cela peut changer si la circulation des virus circulatoires diminue”.

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Plus d’obligation mais bien des recommandations liées à des indicateurs épidémiologiques relatifs aux maladies respiratoires

La conférence interministérielle (CIM) Santé a décidé ce mercredi 22/03/23 de mettre en œuvre un plan en 3 niveaux de recommandations sur le port du masque buccal dans le secteur des soins de santé. Elle répond ainsi à un appel du secteur de la santé pour plus de clarté et des recommandations réalistes sur le port de masques buccaux.

Le communiqué de la CIM Santé publique, mis en ligne en fin de journée le 22/03/23, nuance en effet fortement l’annonce faite dans les médias et apporte des précisions quant aux 3 niveaux distingués par le RAG pour toutes les maladies respiratoires :

• Niveau 1 : situation épidémiologique est sous contrôle. À ce niveau, le port de masques buccaux n’est pas nécessaire, sauf pour les patients présentant des symptômes d’infection respiratoire et les patients immunodéprimés.
• Niveau 2 (actuellement d’application) : circulation croissante d’agents pathogènes respiratoires susceptibles d’entraîner une pression sur le système de santé. À ce niveau, les masques buccaux sont recommandés lors des interactions entre le personnel soignant et les patients. Il s’agit d’une utilisation ciblée de masques buccaux pour prévenir la transmission de pathogènes aux patients dans le cadre des soins de santé.
• Niveau 3 : circulation élevée d’agents pathogènes et surcharge potentielle du système de soins de santé. Dans ce cas, le port du masque buccal est recommandé pour toutes les personnes travaillant dans le secteur des soins de santé et dans l’ensemble des établissements de soins y compris dans les locaux administratifs et logistiques afin de protéger la continuité des soins de santé.

Ces niveaux dépendent donc de différents indicateurs épidémiologiques liés aux maladies respiratoires, publiés de manière hebdomadaire par le RAG et validés par le RMG. Nous sommes actuellement en niveau 2.

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Quelles sont les recommandations du RMG pour ce niveau 2 ?

Au niveau 2 (targeted use – cf. avis rendu par le Risk Management Group (RMG) le 18/03), les masques buccaux sont fortement recommandés dans les interactions entre le prestataire de soins et le patient et entre le patient et le prestataire de soins. Il s’agit d’une utilisation ciblée des masques buccaux afin de prévenir la transmission aux patients ou aux prestataires de soins de santé et d’éviter d’accroître la pression sur le système de soins de santé. Les patients dans la salle d’attente sont fortement encouragés de porter un masque. Un masque est également conseillé d’être porté dans les services de soins à domicile et de soins infirmiers à domicile lorsque des contacts étroits ont lieu. Dans une pharmacie, un masque est conseillé pendant les activités (de soins) qui nécessitent une proximité entre le pharmacien et le patient : vaccination, tests, prise de tension artérielle, ajustement des bas de contention, etc. En dehors des tâches de soins, le pharmacien-titulaire veille à ce que des mesures d’hygiène telles qu’une bonne ventilation, éventuellement un écran plexique et le respect de la distance entre les visiteurs assurent une protection optimale lors des brefs contacts. Le prestataire de soins (pédiatre, psychiatre, kinésithérapeute…) peut autoriser le patient à retirer son masque dans la salle de consultation. De même, lorsque la communication avec le patient (personnes démentes, malentendantes…) est gravement entravée par le masque, le soignant peut donner l’autorisation de retirer le masque. Les professionnels de santé ont majoritairement fortement recommandé le port du masque pour les visiteurs de patients hospitalisés ou de personnes se trouvant dans un établissement de soins. Le Médecin coordinateur et conseiller (MCC) peut accorder une dérogation dans des cas individuels pour ne pas utiliser de masque avec les bénéficiaires de soins, sur la base de l’évaluation des risques réalisée par l’institution.

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Des recommandations ciblées, encore faut-il que la population en ait connaissance

Si la suppression de l’obligation du port du masque dans le secteur des soins de santé a été relayée à l’envi, il n’en va malheureusement pas de même pour les 3 niveaux distingués, ni les recommandations qui vont de pair. Le GBO/Cartel a donc pris l’initiative de développer une affiche au format A4 que vous pourrez afficher à l’entrée de votre cabinet et/ou dans la salle d’attente.

Celle-ci devrait vous faire gagner un temps précieux en vous évitant d’avoir à expliquer nouvelles règles en vigueur à chaque patient. Cette affiche correspond au niveau 2 dans lequel nous nous trouvons actuellement. Nous ne manquerons pas d’en développer une nouvelle si le RAG devait décider de changer de niveau sur base d’une évolution des différents indicateurs épidémiologiques liés aux maladies respiratoires.

Cliquez sur la vignette à gauche pour télécharger le PDF de cette affiche.

⁽¹⁾ Le Soir, 22/03/23 : « Coronavirus: le port du masque supprimé dans les soins de santé », La Libre et la DH, 22/03/23 : « Le port du masque obligatoire dans les soins de santé, c’est terminé », LN24, 22/03/23 : « Fin du port du masque obligatoire dans les soins de santé », Le Vif, 22/03/23 : « Le port du masque plus obligatoire dans les soins de santé : voici les nouvelles mesures », 7sur7, 22/03/23 : « Le port du masque obligatoire dans les établissements de soins de santé, c’est fini », Paris Match Belgique, 22/02/23 : « Bonne nouvelle: le port du masque obligatoire dans les soins de santé, c’est terminé », etc.