Proposition budgétaire 2026 rejetée par le Comité d’assurance

Flash-info 60/25, publié le 07/10/2025

Ce lundi 06/10/25, le Comité de l’assurance* de l’INAMI a voté sur une proposition de budget pour les soins de santé pour 2026. Selon cette proposition, 900 millions doivent être économisés, dont 150 millions sur les honoraires des médecins. La proposition n’a toutefois pas obtenu la majorité requise. Nos représentants du Cartel (ASGB – GBO – MODES) ont voté contre, comme tous les représentants des médecins.

Nous en résumons les raisons ci-dessous.

# 1

Cette proposition budgétaire repose sur la lettre de mission du gouvernement qui, outre un avis sur le cadre budgétaire, donne un avis précis sur la mise en œuvre concrète des économies, ce qui réduit l’utilité de la concertation.

# 2

Selon cette proposition, les économies demandées aux médecins s’élèvent à 150 millions. Ce montant n’est pas argumenté (nous avons demandé des explications à plusieurs reprises, sans succès) et aurait été déterminé de manière arbitraire par les autorités politiques, l’INAMI semblant avoir été tenu à l’écart de ces décisions. Il s’agit donc manifestement d’un « fait du prince », rompant la confiance réciproque qui aurait dû être établie dans le cadre de la concertation. Par respect pour les médecins que nous représentons, nous n’avons donc pas marqué notre accord sur cette proposition de budget.

Nous insistons : les seules questions qui vaillent pour nous sont « Où peut-on réduire la consommation sans handicaper la qualité des soins ? » et « Où doit-on investir pour augmenter cette qualité des soins ? ».

# 3

Les représentants des médecins ont demandé qu’une augmentation des tickets modérateurs soit incluse dans l’exercice budgétaire. Cette demande doit absolument être examinée sous l’angle de la justice sociale afin que des corrections sociales puissent y être apportées de manière granulaire. Une discussion approfondie sur les contributions personnelles des patients doit avoir lieu pour déterminer si les soins de santé sont réellement les plus coûteux en Belgique par rapport aux pays voisins, sachant que toute comparaison n’est pas raison. Par ailleurs, la médecine générale ne peut envisager cette discussion que dans une démarche exclusivement d’amélioration de l’accessibilité aux soins de première ligne. Il est en effet totalement exclu d’imaginer augmenter le ticket modérateur de la médecine générale, si le budget dégagé n’a pas la garantie absolue de revenir à la médecine générale (par exemple pour refinancer la phono-consultation), contrairement à ce que certains souhaitent.

Nous savons aussi que le problème de l’accessibilité aux soins est dans la majeure partie des cas surtout un problème d’organisation des soins.

# 4

Nous avons également fait plusieurs propositions pour diminuer les examens inutiles ou en doublons, pour favoriser un échelonnement des soins pourvoyeur d’amélioration de qualité, de diminution de la iatrogénicité et in fine d’économies, particulièrement pour les soins non planifiables, pour diminuer le gaspillage (avec des conséquences économiques et écologiques importantes) des médicaments (par exemple, cela fait 30 ans que nous demandons la prescription à l’unité…).

# 5

La discussion doit être menée sur la possibilité de réaliser des économies dans d’autres postes du budget de l’INAMI, tels que les soins transversaux par exemple, qui utilisent un budget conséquent sans encore une évaluation actuelle de leurs avantages réels, sans remettre en cause l’utilité de la transversalité des soins.

Nous souhaitons que tous œuvrent dans la même direction en protégeant au maximum le modèle de concertation pour les meilleurs soins, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au meilleur moment et au prix le plus juste.

* Le Comité de l’assurance est composé d’un nombre égal de représentants des O.A. et des dispensateurs de soins. Les représentants des partenaires sociaux y siègent avec voix consultative.