Soutien à la pratique en cabinet de MG

Depuis 2012, les Impulseo II et III ont promu des dispositifs de soutien administratif dédiés à la MG. Ils ont contribué à soulager de manière significative une partie de leur charge administrative mais n’ont répondu qu’à une partie de leurs attentes. Le support administratif ne rencontre pas le besoin de soutien d’autres tâches à réaliser en MG : actes techniques, promotion de la santé et prévention. Il est nécessaire de rendre opérationnels les concepts d’approche populationnelle et de santé communautaire.

Et cela doit se réaliser alors que nous connaissons un contexte de pénurie absolue ou relative en MG.

« Pour chaque contexte local et selon le stade de collaboration existant, des modalités de support spécifiques seront nécessaires. Un support spécifique pour les professionnels au niveau local facilitera la mise en projet et la pratique collaborative. ». Telle est la recommandation de la Recherche-Action « CoMInG [1] » réalisée entre 2017 et 2019 au niveau wallon et qui a exploré la collaboration entre MG et infirmiers dans différents modes de pratique et dans différents contextes.

L’assistant de pratique et /ou l’infirmier spécialisé

Le support spécifique recommandé pourrait être assuré par deux fonctions proposées et financées dans le modèle optionnel du New Deal par exemple : l’assistant de pratique et/ou l’infirmier spécialisé en MG.

L’assistant de pratique sera un professionnel de soins de santé au sens de la loi relative à l’exercice des soins de santé. Formé en ± 18 mois il serait autorisé à pratiquer certains actes réservés à des prestataires de soins, tels que des prises de sang. La profession est partagée et le GBO/Cartel n’est pas favorable à l’autorisation à pratiquer une ponction veineuse

Par rapport à l’assistant de pratique, l’infirmier spécialisé en MG possède un éventail beaucoup plus large de missions et tâches en MG et au sein de la première ligne. Depuis 2016 en Flandre, des infirmiers de niveau Bachelier (niveau 6) sont formés en 1 an à la spécialisation d’infirmier en MG.

Bien que le GBO/Cartel privilégie le soutien par des infirmiers spécialisés en MG, l’option « assistants de pratique » tient compte de la pénurie actuelle en infirmiers tant en première ligne qu’en milieu hospitalier. C’est une des raisons pour lesquelles de nombreux acteurs sont favorables à l’option « assistants de pratique », plus faciles à former et à recruter. Ils coûteront moins chers mais ils ne pourront jamais réaliser tout ce qu’un infirmier spécialisé en MG pourra faire en première ligne avec le MG.

Principes défendus par le GBO

  • Appliquer le principe de subsidiarité dans les choix politiques à faire pour la répartition des missions et tâches au sein de la première ligne.
  • Ne pas mélanger les genres : soit on fait du soin, soit on fait de l’administration. Il n’est pas souhaitable de créer des nouveaux métiers qui font les deux ou un peu des deux, à l’heure où tous les métiers du soin se plaignent de la surcharge administrative.
  • Ne pas décharger un métier sur un autre pour des tâches qu’on ne souhaite plus assumer. Les tâches administratives qui surchargent le MG ne doivent pas être déversées sur les infirmiers mais confiées à des professionnels formés à cet effet.
  • Le rôle des infirmiers formés à la pratique en cabinet de MG est essentiel.

Propositions du GBO

  • Mettre en place le plus rapidement possible des formations d’infirmiers en pratique de MG au sein des Hautes Écoles
  • Rendre la nouvelle fonction suffisamment attractive pour recruter mais en veillant à ne pas entrer en concurrence avec l’hôpital et avec les MR/MRS.
  • Financer les actes infirmiers non encore prévus par la nomenclature Inami en première ligne ; l’autorité fédérale et les entités fédérées devront définir ce qui sera financé par chaque niveau de compétences.
  • Maintenir et poursuivre le développement des Impulseo II et III.

[1] Rapport de la recherche CoMInG (Recherche action sur la Collaboration Médecins et Infirmier(e)s généralistes en Wallonie) Rapport réalisé par JL Belche1 , M. Karam2 , A.Crismer1 , Ch. Duchesnes1 , T. Van Durme2 , L Buret1 , C. Livemont1 , J. Macq2 1. ULiège, Département de Médecine Générale 2. UCLouvain, Faculté de Santé Publique, Institut de Recherche Santé et Société (septembre 2017 -février 2019)